Édito du Spéléo magazine n°102
Une jeune équipe en formation technique de spéléologie part à la découverte d’un gouffre nommé Puits Marry, seconde entrée du réseau du Berger pour réaliser une traversée très rarement faite : puits Marry – gouffre Berger.
Mais voilà, ce puits Marry a été rééquipé, il y a déjà quelques années par des jeunes devenus au fil des années un peu plus vieux. Il est resté un terrain d’aventure presque vierge de toutes traces d’acétylènes et de gomme de bottes ! Les amarrages en place considérés comme sûrs à l’époque ne sont plus d’actualité. Je précise : toujours deux spits en tête de puits ; un en début de main courante et le second en tête de verticale. Et voilà l’obstacle équipé dans les normes ! Mais à ce jour, ce n’est plus interprété comme un équipement valable. C’est même vu comme dangereux ! Se longer sur cette main courante installée avec deux plaquettes seules est aujourd’hui considéré comme un équipement mono point. Erreur fatale qui peut être sanctionnée dans le cadre d’un stage diplômant !
Je me souviens en 1975 (la préhistoire !) les équipements en place lors des explorations du gouffre Thérèse dans la Dent de Crolles : chaque verticale possédait une double cordes de diamètre 11 mm que l’on franchissait avec un descendeur à doubles poulies (il était hors de question de descendre sur un seul brin sous peine d’exclusion) ; la remontée s’effectuait aux échelles de câbles.
Cela a bien changé, heureusement, l’évolution du matériel, des techniques permettent d’être plus efficace, plus rapide dans la progression souterraine et accordent plus de temps à la contemplation. L’évolution également de notre société qui n’accepte plus cette notion de risque où tout doit être sécurisé à outrance, d’où l’emploi à chaque “point” de la notion du double amarrage : début, fin de main courante, à chaque fractionnement comme dans les cavités régulièrement fréquentées, aseptisées ! Parfois il faut sortir des sentiers battus et redécouvrir le goût de l’engagement…
Par comparaison entre les voies d’escalades surfréquentées et “sur équipées” (?) du Verdon, presque citadines et les grandes voies historiques du massif de l’Oisans… qui ouvrent aux rêves, à l’exploration… à soi.
C’est souvent dans l’obscurité que jaillissent les premières étincelles…
Serge Caillault
Sommaire du Spéléo magazine n°102
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