L’espace de jeux de toutes les activités de surface, par exemple la randonnée, l’alpinisme, l’escalade, le canyon, etc., pour n’en citer que quelques-unes se restreint au fur et à mesure que le temps s’écoule. Cet état de fait est principalement dû à une urbanisation tentaculaire de nos terres «naturelles». Le terrain libre se rétrécit, parqué, encerclé par des interdictions de pénétrer ici ou là, demandant de plus en plus d’anticipation, d’organisation, d’autorisations pour assouvir pleinement sa passion. J’ajouterais, histoire de cerner au mieux le problème actuel, l’émergence d’une tendance systématique à «ouvrir le parapluie» pour ne pas être tenu responsable de quoi que ce soit. Comme conséquence directe l’apparition de plus en plus fréquente d’interdictions imposées par les propriétaires terriens, les élus communaux, territoriaux…
Le monde judiciaire renforce cet état d’esprit, recherchant, en cas de problème, non pas exclusivement s’il y a eu erreur dans la pratique sportive de l’individu ou du groupe mais à qui appartient le territoire où a eu lieu l’accident !
Je me pose également la question des défenseurs de la nature, pas tous heureusement, qui pour quelques chauves-souries pendues au plafond d’une cavité à quelques quarante mètres de haut sont prêt à en interdire l’accès à tout être humain, sans concertation préalable des utilisateurs de cet espace ! La liberté et la responsabilité sont aujourd’hui en pleine agonie.
Paradoxalement la pratique de la spéléologie s’étend au fur et à mesure des découvertes… élargissant chaque jour son terrain de jeu. Je m’explique. Combien de gouffres et de grottes ont été mise à jour depuis les années 70, offrant ainsi un éventail de possibilités quasi inépuisables. À une époque pas si lointaine, il était courant, les jours de weekends prolongés, d’attendre le passage quatre ou cinq équipes aux entrées des classiques souterraines. Rien de tel aujourd’hui … à se poser la question de savoir où sont passés les spéléos ? Non il n’ont pas disparu, ils œuvrent dans un univers toujours plus grandiose …
Serge Caillault